∞POSTX∞
∞POSTX∞
Présenté par Tangente à l’Édifice Wilder | Espace Vert
Du 5 au 8 mars 2020
Recréation | Geneviève Smith-Courtois
Interprétation créative | Juliette Pottier Plaziat et Geneviève Smith-Courtois
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Critiques
« Dans ∞POSTX∞, Geneviève Smith-Courtois propose une succession de deux solos dans un espace trifrontal formé de trois surfaces de vidéo projection, dans lequel les caméras filment en direct ce qui se passe sous nos yeux. Nous serons donc regardés par ce que nous voyons. D’emblée, les points de vue se démultiplient pour laisser place à une prise de conscience des effets de contrôle qu’implique le fait de filmer un corps. […]
Ce qui est important, c’est le dispositif activé : les images du corps de l’interprète qui nous entourent semblent diffractées, démultipliées. Étonnamment, le dénombrement ne produit pas un effet de surenchère, mais plutôt la recherche de l’essence d’un geste, d’un mouvement, à l’instar d’un procédé chronophotographique à la technologie augmentée.
Déconstruire le regard
Si le deuxième solo se déploie au sein du même dispositif visuel, le podium est cette fois placé en fond de scène, le temps d’un court noir, pour recevoir Geneviève Smith-Courtois, nue, sur le dos, la tête vers le public, les jambes écartées, les pieds contre le mur. Du socle muséal, on passe à la table d’examen gynécologique.
La chorégraphe introduit alors dans son vagin un speculum, cet instrument barbare, que toutes les femmes connaissent et subissent, qui permet d’élargir et maintenir ouvert le vagin, lors d’un examen médical gynécologique. Un autre dispositif de contrôle et du regard sur le corps féminin dont elle se sert pour se ressaisir de son intériorité, en la filmant via une petite caméra, et nous l’exposer. Autrement dit, une opération du female gaze. »
Enora Rivière, 6 mars 2020, Le Devoir
« Le deuxième solo, lui, est plus minimaliste, plus calme. Nous sommes projetés dans la torpeur d’un instant suspendu. Nous avons accès progressivement aux intérieurs intimes de Geneviève Smith-Courtois. Une Origine du monde de Courbet saisie de vie, pleine de douceur, de sensibilité et sans artifice. On ne discerne pas vraiment les traits du sexe de la performeuse, mais on les devine dans la distorsion des images qui résultent de cette exploration interne. Une subtilité appréciée, qui laisse place à notre propre imaginaire sans pour autant atteindre notre pudeur. La volonté de Geneviève «d’ébranler les limites sans pour autant les repousser» s’illustre tout à fait à cet instant. […]
C’est une soirée d’une rare intensité que nous propose Tangente. Elle réussit à faire émerger de nombreux questionnements et les propositions artistiques des performeuses sont largement supportées par la force de leurs interprétations respectives. Une célébration audacieuse des droits des femmes. »
Julianne Decerf, 8 mars 2020, DFDanse Le magazine de la danse actuelle à Montréal
« Moi, je n’avais jamais rien vu de tel avant […] extrêmement intéressant. »
Stéphanie Dufresne, 12 mars 2020, On dira ce qu’on voudra, Radio-Canada Première